Martin Monestier
Faits divers
Encyclopédie contemporaine cocasse et insolite


par Philippe Krebs,    

 

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Une fois n’est pas coutume, Martin Monestier, que nous suivons et aimons de longue date chez les Hermaphrodite, vient de sortir un livre jouissif aux éditions du Cherche-midi. Journaliste, écrivain,Martin Monestier est l’auteur de plus de 40 ouvrages traduits en plusieurs langues. Qualifié d’encyclopédiste du bizarre, certains de ses titres sont devenus des textes de référence en la matière.

Faits divers, sous-titré Encyclopédie contemporaine cocasse et insolite propose une véritable cartographie de la société contemporaine, puisque les 2000 faits divers collectés par Monestier couvrent les deux dernières décennies et nous mènent d’histoires plus branques les unes que les autres.

"Le premier fait divers est l’histoire de Caïn et Abel : les parents rentrent le soir et découvrent le cadavre de leur fils, qui a été tué par son frère. Après Gutenberg, les faits divers, publiés sur des feuilles volantes, vont être lus à haute voix par les colporteurs. Puis, au XVIIe siècle, naissent les gazettes, qui s’adressent à un nouveau public : les gens qui savent lire. Le ton est différent, sérieux. L’expression, elle, date du XIXe siècle. Elle qualifie toute une série d’informations dites « inclassables »." (Martin Monestier à Marianne Payot pour L’Express du 08/03/2004

Morceau choisi : à l’article Décollage

"L’histoire de Larry Waters, de Los Angeles, est si étonnante qu’elle reçut en 1997 le prix Darwin qui récompense une aventure incroyable arrivée à un individu. Déjà tout petit, Larry Waters rêve de voler. Aussi, une fois ses études terminées, il intègre l’armée de l’air avec l’espoir de devenir pilote. Malheureusement, une vue déficiente va l’en empêcher. Démobilisé, il se contente de regarder passer les avions avec nostalgie. Toutefois, un jour, il a une idée qui, pense-t-il, va lui permettre de s’élever dans les airs. Il se rend au magasin le plus proche qui vend du matériel provenant des surplus de l’armée et y achète 45 ballons météorologiques, d’un diamètre dépassant un mètre, ainsi que quelques bouteilles d’hélium.
De retour chez lui, il fixe les ballons au transat de son jardin, qu’il attache au pare-chocs de son 4 X 4 avant gonfler les ballons. Il se munit de quelques provisions ainsi que de son pistolet à air comprimé, destiné à faire éclater un certain nombre de ballons pour lui permettre de redescendre au sol le moment venu. Ensuite, il s’installe dans son transat et s’attache solidement, en pensant planer pendant quelques heures à une dizaine de mètres au-dessus de sa maison. Les choses ne vont pas se passer comme supposées.
Après avoir coupé la corde qui l’attache à sa voiture, au lieu de s’envoler en douceur comme prévu, il part comme un boulet de canon jusqu’à 4000 mètres d’altitude. A cette hauteur-là, il n’ose plus faire éclater ne serait-ce qu’un ballon de peur de se déséquilibrer et doit se résigner à planer pendant plus de quatorze heures, mort de peur et de froid. Ensuite, les vrais ennuis commencent. Il atteint les couloirs d’atterrissage de l’aéroport international de Los Angeles. Le premier à le repérer se trouve être le pilote d’un avion de United Airlines, qui signale à la tour de contrôle la présence d’un homme armé dans un transat. Le radar confirme qu’un objet plane effectivement à 4000 mètres au-dessus de l’aéroport. Le plan rouge est déclenché et un hélicoptère décolle à la tombée de la nuit. Malheureusement, un vent de terre se lève et emporte Larry vers la mer, suivi de près par l’hélicoptère qui ne réussit à le rattraper qu’au bout de plusieurs kilomètres. Une fois que l’équipage a compris que Larry ne représente aucun danger, il essaie de se rapprocher mais échoue à cause des turbulences provoquées par les pales. Ils le remorquent donc jusqu’au rivage où Larry est arrêté par la police de Los Angeles pour avoir violé l’espace aérien."

Vous aussi, envoyez-nous vos faits divers les plus improbables et nous les mettrons en ligne dans une nouvelle rubrique intitulée "Drôles de drames !"

Livre paru au Cherche-Midi éditeur

 


Philippe Krebs

Né à Metz, Philippe a grandi avec son père (fondateur du centre Emmaüs de Forbach) dans une ambiance de soupe populaire. Il a en a gardé le sens des relations humaines et un profond respect de la différence. Éditeur de livres et revues d’art pendant dix ans , co-organisateur d’un festival nomade de performances poétiques (Teranova). Un temps spécialiste du groupe Panique (Topor, Arrabal et Jodorowsky). Acrobate professionnel pendant dix autres décennies, il décide en 2014, de remettre le bleu de chauffe pour aller peindre sur les routes, dans des sites abandonnés, mais aussi dans son atelier lyonnais, ainsi qu’un peu partout dans le monde (Europe, Afrique, Asie).

 




 

 

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