Entretien punk
Tristan-Edern Vaquette : "Je gagne toujours à la fin"

par Philippe Krebs,    

 

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Entretien avec un artiste inclassable que l’on apprécie beaucoup depuis plusieurs années aux éditions Hermaphrodite. Retour donc en compagnie de l’auteur sur son premier livre, intitulé Je gagne toujours à la fin...

- "Je gagne toujours à la fin" est une course contre toi même et surtout avec toi-même.
D’aucuns te reprocheront ce narcissisme qui atteint des proportions inégalées, mais la question que je me pose est, ne s’agit-il pas d’une course après les prix et les honneurs du microcosme de la littérature ?
Et ne pratiques-tu pas la révolte pour mieux t’intégrer au système ? Comme en 1968, l’ont pratiqué les pères sodomites qui prônaient la révolution permanente et restent accrochés à leur confortables rochers comme des bigorneaux protégés par leur coquille ? Mais après tout, cela te regarde...

Tu sais que c’est magnifique d’être vieux, enfin, je veux dire moins jeune. En l’espèce ça permet d’avoir "prouvé" suffisamment de choses pour s’affranchir des procès d’intention. Je n’ai aucune complaisance à l’échec et/ou l’underground, je l’ai dit, je le répète ici. Réussir dans le vrai système ? Même si je ne rêve pas que de ça, je rêve aussi à ça - j’ai avoué monsieur le commissaire politique. Seulement voilà, changer un ligne, baisser la tête, accepter les compromissions, faire de grands sourires et taire ma gueule, je ne l’ai jamais fait, et ce n’est pas une pause ou du pipeau : chacun qui a eu le bonheur (le malheur ?) de travailler avec moi te le certifiera. Il se trouve que l’expérience m’a appris (mon grand âge, toujours) qu’une telle attitude pour le moins peu conciliante n’est pas particulièrement propice, pour utiliser la litote, à la "réussite" dans le monde merveilleux de la culture et de l’entertainment français. Sois certain que je le regrette. Amèrement.


-  J’ai ouï dire que "Je gagne toujours à la fin" avait connu avant même sa sortie les affres de la censure. As-tu l’autorisation d’en parler ?

Non, mais comme tu as ouï dire par moi, c’est que je ne dois pas être très obéissant. Je compte même à ce sujet sortir un scoop très prochainement sur mon site, et ce de façon tout à fait illégale...


-  Quelle culture quand même ce Vaquette ! Aussi à l’aise avec Nietzsche qu’avec les Svinkels ! ! !

Ou a contrario, quel pays désespérément réac’ que celui dans lequel nous vivons pour que tu me poses une telle question : la méprisable réalité un artiste vivant est à ce point incomparable avec l’incommensurable prestige d’un artiste mort ?


-  Colonel Vaquette, vous déclinez de multiples définitions de la volonté et semblez dire, la volonté dirige le monde. Doit-on comprendre par là que nous sommes tous responsables de notre destin ?

Oui. C’est rigolo que tu me poses cette question aujourd’hui, enfin, que j’y réponde aujourd’hui, car je viens de lire une phrase de Schopenhauer : "L’homme est responsable de ce qu’il fait mais il est innocent de ce qu’il est." Disons que, pour préciser ma pensée, je crois sans doute aucun (ou alors la vie n’est plus possible) que l’homme est absolument responsable de ce qu’il fait. Je crois même qu’il est responsable de ce qu’il est bien que sa volonté n’en soit pas la seule cause, ou, pour préciser plus encore ma pensée, qu’il est salutaire de "faire comme si" même si ce n’est pas tout à fait exact. Loin de moi l’idée de nier le déterminisme social, mais à cette vision "marxiste" (et strictement désespérante) de l’homme, je préfère opposer une "idéalisation libertaire" : même si m’abstraire de ma réalité sociale est grandement une chimère, agissons tout de même comme si ce n’était pas le cas ou bien la vie risque de devenir rapidement chiante à mourir. Appelons cela de l’optimisme, de l’ambition aussi (je n’ai pas dit de l’arrivisme), de la naïveté si tu préfères - le colonel Vaquette a tranché : coupable avec des circonstances atténuantes, conduisez-moi cette racaille à l’échafaud.


-  Vaquette, prince de la digression ?

Quand j’étais (très très) petit, j’étais persuadé qu’un artiste, disons un génie, c’était celui qui trouvait un truc que les autres n’avaient pas encore trouvé, en dehors de tout autre exigence. Armé de mon courage et de ma détermination (petit, j’étais déjà "bizarre"), j’ai alors pris un album d’Astérix, à chaque lettre de l’alphabet j’ai assigné une note de musique, et, en retranscrivant ainsi l’intégralité de l’album (bizarre et opiniâtre, donc), j’ai écrit mon premier opéra et ai brutalement rencontré le génie, ce fut une sensation douloureuse. Et puis, comme je suis un garçon pragmatique (en plus d’être bizarre et opiniâtre), j’ai rapidement abandonné cette définition un rien réductrice du talent pour comprendre que le but du "jeu" était de s’approcher au plus près de soi, de sa spécificité, de son unicité (Il me font rire les chanteurs "anarchistes" qui écrivent comme écrivaient Ferré il y a 40 ans : eh copain ducon ! Avant de prôner la libération à l’encontre de la morale militaro-cléricalo-bourgeoise - et policière, j’allais oublier policière -, commence donc par trouver ton propre chemin artistique en te libérant des modèles appris...)
C’est en cherchant cela que l’on trouve le "truc que les autres n’avaient pas encore trouvé", simplement parce que si, en me libérant peu à peu des formes utilisées par mes prédécesseurs, j’accède à mon unicité, ben, forcément, elle est unique... (Mais bien sûr, ce chemin est très difficile, car il est évidemment plus facile d’écrire, par exemple, un roman noir "à la manière" des autres romans noirs, il suffit d’étudier la notice de montage, et hop ! ça se fabrique avec un minimum de pratique et de technique, et puis, on est sûr de ne pas faire d’erreurs, on ne prend aucun risque : la recette est éprouvée, on sait qu’elle fonctionne.)
En ce sens, je suis très fier d’avoir trouvé cette forme digressive très particulière, très spécifique à mon travail parce que, même si cela peut sembler un "truc" formel (et rien qu’un truc, alors que c’est aussi un truc, un truc remarquable même, je veux dire qui se remarque, voyant) aux yeux des critiques cauteleux, elle est avant tout une façon de se rapprocher de ma manière de penser terriblement (je pèse mes mots...) digressive.


-  Dans ton livre "Je gagne toujours à la fin", se trouve cette très belle assertion philopataphysique : "Ce défi métaphysique : sors dehors si tu es un homme." Est-ce à dire qu’à l’instar d’Hermaphrodite, Vaquette milite pour "le retour du poète boxeur" ?

Je ne suis pas bien certain que ma phrase veuille dire peu ou prou cela, mais néanmoins, oui (pour "le retour du poète boxeur" - Euh... un rien pompeux tout de même ta formulation, non ? Ça fait jeune con qui se la pète au Flore en serrant les poings pour la photo mais qui salira bien vite son Calvin Klein pour peu qu’il rencontre trois cailles passé minuit dans le RER Paris Versailles - passons).
L’époque est au rejet de toutes les valeurs héritées de 68 (témoin le succès de Houellebecq) : nous sommes dans une société sécuritaire (jusqu’à l’image de la police ou de l’armée sont aujourd’hui présentées comme "positives"), régressive au niveau cul (génération Sida oblige) et dans laquelle l’argent et le consumérisme sont des "valeurs" centrales. Regarde, tout est là, les années 60-70 c’est la naissance de Charlie Hebdo, les années 90-2000, c’est le retour de Charlie Hebdo : je veux dire qu’on est passé de quelque chose de neuf, ancré dans un humour noir, violent, subversif et libertaire, à une copie du passé (l’imagination n’est plus au pouvoir...) de centre gauche, consensuelle et chiante, et que cela représente la jauge, la borne de là où se situe la "rebellitude".
Dans ce contexte, la figure de "l’artiste" se doit d’être "dégagée". C’est la génération Ariel Wizman : "Je ne suis pas dans la concentration, mais plutôt dans la dispersion : je ne pense pas qu’il y ait une énorme urgence à dire ou faire des choses hyper profondes en ce moment." "L’artiste" devient un producteur de "jolies choses", d’objets de distraction au sens strict : "détourner l’esprit de quelqu’un de ce qui le préoccupe" (dixit M. et Mme Larousse) ou organisateur de grands-messes consensuelles "contestataires" (Allez ! Tous ensemble on dit "Non à Le Pen", et on vote Chirac...)
Moi, a contrario (mais probablement n’est-ce qu’une conséquence de mon esprit de contradiction), je pense qu’il y a urgence aujourd’hui à enfiler le bleu de chauffe et les "gants de boxe" (Je mets des guillemets pour éviter de passer pour un con si je dois faire un tour à Saint-Denis) afin de secouer l’époque et sortir de la pose lâche, paresseuse et snob du détachement : ami-camarade Ariel (toi, comme tous les autres bien sûr, car vous êtes terriblement nombreux), quand on a rien à dire, tu sais, on n’est pas obligé d’ouvrir sa gueule pour participer au silence assourdissant des médias.

Droits Photographie : Philippe Matsas - 28.7 ko
Droits Photographie : Philippe Matsas

-  Ton livre traite aussi de la querelle des modernes et des anciens, du conflit de la langue (poésie ancienne vs poésie moderne), de l’argotisation et du classicisme.
Tu sembles en félin passer sans problème de l’un à l’autre. Tu te gausses de "niquer" Racine et ses serpents. Tu uses de la verve populaire, dans le même temps que tu es capable de phrases magnifiques comme celle-ci : "Tique, tu as plus de sang que moi, voilà la dernière phrase du chien exsangue." Mais quel est donc ton secret ?

Je te renvoie à ta troisième question (celle sur Nietzsche et Svinkels). Désespérément, il semblerait que notre beau pays se résume (la fracture sociale entre la France d’en haut et celle d’en bas ?) à, d’un côté des bourges complètement déconnectés de la réalité sociale et de la "jeunesse" (comme disent les vieux) mais maniant admirablement l’imparfait du subjonctif, et de l’autre, des jeunes cons incultes dont la pensée et la conversation se résument exclusivement à "Yo ! Tranquille ? Tranquille..." Remarque, pour peu que tu fréquentes un éditeur dans le sixième ou un branleur de banlieue dans le 9-3, la réalité peut rapidement te sembler assez proche de cette caricature relou comme une didascalie - T’aurais pas un plan pour pécho un passeport belge ?


-  Habilement, tu démontres comment nous sommes passés de "la lutte des classes à la lutte des places". Thibaud de Montaigu vient de sortir un livre, il est le neveu de Gallimard, et déjà son livre est monté en épingle. Les jolis enfants du 16ème (l’arrondissement, pas le siècle) sont habillés en blanc et toi en rouge. Quelle logique tires-tu de tout cela ?

Que je préfère le rouge et eux le blanc. Par delà ça, ce que tu racontes et qui est vrai n’est pas nouveau et je serai tenté sans même faire preuve d’excessive provocation de te dire que c’est bien normal. Ce qui l’est moins et qui est spécifique à notre époque particulièrement réactionnaire (j’y reviens), sécuritaire (prudente, peureuse si tu préfères) et d’un très rare conformisme, c’est que chacun semble être dupe de cela, ou plus exactement, que les quelques-uns qui ne sont pas dupes de cela et que je qualifierais « d’élite » (probablement j’emploie ce terme dans un sens qui n’est pas usuel, du moins lorsqu’on parle des vivants...) sont aujourd’hui ultra minoritaires et privés de toute visibilité, de tout pouvoir, et, pendant ce temps, Chirac peut tranquillement continuer à parler de politique, BHL de culture et EMI (ou Gallimard) des artistes qu’ils produisent sans que chacun, ou du moins une large "minorité éclairée", n’éclate de rire.


-  Le roman du "je" est dans "Je gagne toujours à la fin" aussi un roman du "jeu", qui crée des espaces interlignes, hypertextes à l’attention du lecteur, sorte de continuité de ce qu’a créé l’Internet sur lequel tu sévis aussi (www.vaquette.org). Ton héros est omniscient mais jamais dupe, mégalo mais jamais maniaque.
Il semblerait que tu dises à ton lecteur, en le prenant tour à tour par le colback ou amicalement par l’épaule, eh oui, tout cela n’est qu’un roman, avec des personnages, et en l’occurrence un héros, alors pour ce héros, autant prendre quelqu’un que je connais bien, ce qui évitera les approximations de la narration et de la distanciation falsificatrice de "la troisième personne du singulier".
Héros magnifiscient mais généreux. Tout le reste n’est qu’un conte, une boutade romanesque, une jonglerie avec l’espoir et le désespoir. On pourrait imaginer que dans le prochain livre de Vaquette, tu pousses le jeu à inviter tes lecteurs et lectrices dans ce roman. Un simple mail de sympathie suffirait et hop ! le tour est joué.
Alors Vaquette, personnage de conte et de fiction ou réel punk en rouge ?

D’abord, bravo pour ton analyse, c’est bien (je te pincerai l’oreille à l’occasion), tu fais partie des rares journalistes qui lisent les livres (et qui les comprennent) avant d’en parler (ou bien ton assistante est particulièrement compétente). Quant à ta question, tu donnes la réponse toi-même, tout est dans le jeu, dans le fait que ni lecteur ni moi ne sommes dupes, du moins je l’espère, du fait que nous sommes dans un roman, que tout ça "c’est pour de faux". Après, par delà cette dimension ludique, ce qui m’intéressait, comme tu l’expliques, c’est de faire le mix entre d’une part la littérature classique et son narrateur omniscient qui permet justement à l’auteur de ne jamais être dupe, de savoir et de montrer la motivation de chacun des personnages (c’est ce qui fait que j’adore Balzac) et d’autre part l’autofiction contemporaine qui permet de parler beaucoup plus avant de soi. En ce sens je pense avoir touché une forme très moderne mais qui n’est pas, là encore, rien qu’un truc formel : nous revenons à ce que je te répondais concernant la "spécificité" de la forme digressive dont j’abuse, cette forme entre beaucoup de guillemets "avant-gardiste" (disons non académique) n’est absolument pas une pose gratuite.
Après, pour répondre à ta question, ce qui m’a toujours intéressé depuis que je travaille sur Vaquette, c’est justement d’en faire un personnage qui sort de "l’oeuvre" pour déborder sur la vraie vie. La formulation est à mon tour pompeuse, mais je veux dire que Vaquette n’est pas qu’un personnage grimé exprimant des idées "bizarres" de façon "bizarre" simplement pendant la durée d’un spectacle et qui, une fois ledit spectacle terminé, est habillé en bleu, à une coupe de cheveu normale et écoute Jean-Jacques Goldman avant de passer l’année suivante à un autre rôle, un autre personnage.
En ce sens, en faire un héros de roman ajoute à la confusion, dans les deux sens du terme, le but du jeu, là encore ce n’est pas un effet de style gratuit, étant de passer outre la réalité pour s’approcher de la sincérité. C’est terriblement pompeux de nouveau mais ce que je veux dire, c’est que lorsqu’un type se pointe en costard cravate, il dit "je suis cadre sup’" mais il ne parle pas du tout de lui (j’espère qu’il ne se résume pas à cela, pauvre garçon), alors que lorsque je me présente en Vaquette, je suis Vaquette et un seul type a cette apparence qui, loin de l’éloigner de moi à au contraire vocation à m’en rapprocher (Et même si je ne suis pas dupe du fait qu’il ne s’agit que d’une apparence, ce n’est pas un look au sens où il affirmerait mon appartenance à un groupe, c’est même le contraire.) De la même façon, si je te raconte ce que j’ai déjeuné ce matin, ça aura beau être factuellement vrai, ça te dira infiniment moins de choses sur moi que de t’expliquer pourquoi en 1940 j’ai choisi d’entrer dans la Résistance...

Couverture du roman de Vaquette
Couverture du roman de Vaquette "Je gagne toujours à la fin"

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Philippe Krebs

Né à Metz, Philippe a grandi avec son père (fondateur du centre Emmaüs de Forbach) dans une ambiance de soupe populaire. Il a en a gardé le sens des relations humaines et un profond respect de la différence. Éditeur de livres et revues d’art pendant dix ans , co-organisateur d’un festival nomade de performances poétiques (Teranova). Un temps spécialiste du groupe Panique (Topor, Arrabal et Jodorowsky). Acrobate professionnel pendant dix autres décennies, il décide en 2014, de remettre le bleu de chauffe pour aller peindre sur les routes, dans des sites abandonnés, mais aussi dans son atelier lyonnais, ainsi qu’un peu partout dans le monde (Europe, Afrique, Asie).

 




 

 

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