Mike Horn est un mutant, taillé dans la roche, avec un mental hors du commun. A lire absolument ses deux livres (Latitude zéro et Conquérant de l’impossible) qui nous mènent d’abord autour du monde, puis autour du cercle polaire, deux récits où le corps est quotidiennement en péril et le mental constamment sur le qui-vive, deux trips de vie comme on les aime, géniaux et fous comme une danse chamanique à poil sur les neiges éternelles de l’aventure avec un grand A.
Micro-entretien donc avec Mike et Cathy Horn, car derrière tout grand homme il y a une grande femme, suivi d’un retour sur les aventures de Mike Horn par le team Horn !

Hermaphrodite : - Cher Mike, vous êtes comme vous vous plaisez à l’écrire dans vos livres un "aventurier professionnel". Cela signifie que vous planifiez vos expéditions avec une minutie extrême, que vous préparez celles-ci en collaboration avec les meilleurs spécialistes de la planète. Vous vous entrainez également en prévision de chaque expédition : stage de survie en forêt amazonienne avant de partir pour le tour du monde autour de l’équateur, etc. Quelle différence faites-vous entre "aventurier professionnel" et "sportif de haut niveau" ?

Mike Horn : - La notion de sportif de haut niveau implique qu’il y a moins de risque et que l’on évolue sur un terrain connu. Pour ce qui est de l’aventurier professionnel, le risque est élevé et le terrain inconnu.

H. : - Quel est votre prochain défi ?

M.H. : - D’atteindre le Pôle Nord pendant l’hiver. Cette expédition devrait durer 2 mois. Je pars avec un aventurier Norvégien qui s’appelle Borge Ousland.

H. : - Qu’est-ce qui (ou qui ?) arrive encore à vous impressionner aujourd’hui ?

M.H. : - Toutes les personnes qui décident de sortir leur zone de comfort, et qui essaient des choses nouvelles sur des terrains nouveaux.

H. : - Avez-vous conscience qu’avec vous, l’homme a l’impression de renouer avec les mythes les plus anciens. Vos expéditions font penser à celles d’Ulysse qui bravait mille et un dangers avant de pouvoir retrouver sa femme... un peu comme vous en somme. Alors Mike Horn, dieu de l’Olympe ?

M.H. : - Non, je suis un homme ordinaire qui fait des choses un peu extraordinaires - des choses que le autres gens ne veulent pas le faire.

H. : - Pour finir, une question à votre femme, car l’on sent que non seulement sans elle pas d’expédition (c’est elle qui coordonne toute la logistique pendant les expéditions et qui assure le lien direct avec vous), mais qu’en plus sa présence forte agit comme un moteur supplémentaire décuplant vos forces. Donc Cathy, la question que toutes les femmes se posent, qu’aimez-vous tant chez Mike qui vous pousse à continuer à le suivre dans toutes ses aventures ?

Cathy Horn : - Je peux aider Mike lors de ses expéditions et le suivre à distance. Je sais que ma présence à la maison est importante pour lui et lui donne l’envie de rentrer. Nous avons beaucoup de contacts malgré la distance et l’éloignement. Nous vivons aussi les émotions fortes ensemble et cela rapproche toute la famille, ce qui nous permet d’avoir une vie extraordinaire.

Les aventures de Mike Horn

"En 1990, il décide de partir sac à dos, léguant tous ses biens à ses amis et à sa famille lors d’une grande fête de départ. Il prend un vol au hasard qui le mène à Zürich avec 50 francs en poche et depuis... Mike Horn vit en Suisse.

En 1991, au Pérou, il s’élance du sommet du Huascaran (6768 mètres) en parapente.

En 1994, il effectue la descente du glacier du Mont-Blanc en hydro-speed. Cela lui vaut l’accession au Sector No Limits Team, (www.sectornolimits.com) qui regroupe des athlètes de l’extrême.

En 1995, il descend en hydrospeed les gorges du Colca, le canyon le plus profond du monde. La même année, il réalise la première descente complète de la rivière Pacuare au Costa Rica, en établissant le record de la plus haute descente en hydrospeed d’une cascade (22 mètres). En 1997, il traverse le continent de l’Amérique du Sud en descendant l’Amazone en hydrospeed depuis sa source jusqu’à l’Océan Atlantique. 6 mois d’aventures, 6700 kilomètres, seul et sans assistance. (une interview avec une classe de 5-6P du Valais : http://www.ecolemartigny.ch/enfa/doc/inmih/)

En 1999, l’explorateur et sportif sud-africain Mike Horn est l’auteur d’un exploit unique : le tour du monde en solitaire par l’Equateur, sans utiliser de véhicule à moteur. Parti le 2 juin du Gabon, il traverse l’Océan Atlantique en trimaran. Mike Horn se rend ensuite du Brésil à l’Equateur à pied, à vélo et en canoë franchissant la jungle amazonienne et la Cordillère des Andes. La traversée de l’océan pacifique l’amène en Indonésie, via les îles Galapagos. La jungle de Bornéo et Sumatra franchie à pied et en voilier, Mike Horn retrouve son trimaran pour la traversée de l’océan Indien. Sa dernière étape, le ramène de la Somalie au Gabon, où il arrive le 28 octobre 2000 après un périple de 17 mois. Il est élu Aventurier du 20ème siècle. (Mike écrit un livre passionnant et réalise un film remarquable : " Mike Horn, latitude zéro ")

Au mois de février 2002, l’aventure Arktos débute. Mike Horn a accompli un nouvel exploit : le tour du cercle polaire, contre les vents et contre les courants. Plus de deux ans dans des conditions extrêmes : il a eu les doigts gelés, a risqué sa vie sur des mers déchaînées, a manqué mourir de froid à - 60 °C, s’est extrait de l’océan arctique après être passé à travers la glace... Dans des circonstances si terribles, le moindre geste peut avoir des conséquences fatales. Mike a vu ainsi tout son matériel brûler alors qu’il était sur la banquise, et n’a dû son salut qu’à la grande solidarité des hommes du Nord. A pied, à ski, tracté par des cerfs-volants, en bateau, en kayak et même en vélo, Mike n’a jamais quitté des yeux son but. Pour résister à de telles épreuves, il ne faut pas seulement un mental en acier, mais aussi un corps capable de se plier à la volonté de l’esprit. Et une préparation sans faille : Mike n’a rien laissé au hasard, et a profité de toutes les leçons que les anciens pouvaient lui donner. Sur la banquise, les Inuits ont été d’une aide précieuse, lui apprenant par exemple à construire un igloo, ou encore à distinguer les traces de l’ours qui a faim de celle de l’animal repu. Quand on est seul à mille mille de toute terre habitée, la survie tient parfois à cela... Conquérant de l’impossible est le récit de cette aventure, des premiers préparatifs au retour au cap Nord. Un texte impressionnant, qui donne la mesure de l’extraordinaire détermination de Mike Horn. Bonne lecture ! ! !"

Texte et photos copyright 2002-2004 Team Mike Horn

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