Fauve



 

Jésus était un grand rabbin

par Fauve,


Et voilà ! La bourrée des paillettes qui recommence ! Faut que ça se brille une fois l’an ! Faut que ça se bouffe son air de luxe, son foie gras, sa mousse d’huîtres, sa dinde ! Eh eh eh sa dinde ! Va falloir se taper la belle doche, camarade ! Eh eh eh... tu l’aimes bien ta belle doche, hein, va falloir assurer l’occasion mon pote ! Parce que, le reste de l’année, tu t’en branles de ta belle doche, tu t’en branles grave, elle pourrait crever la vieille ! Et dire qu’elle va encore t’offrir (...)
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PARACETAMOL
Episode 1 "La Leçon d’Histoire"

par Fauve,


23h07. Ça y est, j’ai mes règles. Et elles viennent de loin, mes reins me les annoncent depuis cinq jours. Je n’étais pas sûre, parce que ça fait onze mois qu’il n’y avait rien eu, mais si oui, pour que je les sente venir si longtemps avant, bien en lousedé tu vois, elles promettaient de se faire sentir passer à l’arrivée. Et là, je crois que ça y est. Je suis bonne. La dernière fois que je suis allée pisser, il y avait comme un début dans ma culotte. Est-ce que j’ai de quoi, merde, (...)
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LA PETITE FILLE TRISTE

par Fauve,


Migraine épilogue
Ils me demandent d’écrire, de faire pleuvoir de la beauté, de danser, telle une sylphide apprivoisée, sur les cailloux tranchants des mots de la vie. Ils veulent des témoignages, me voir pleurer en vrai, toucher les giclées de sang autour de mon coeur avec leurs grosses mains moites.
Ils veulent que je leur montre où il est, là, exactement, mon méchant bobo. Un éclat bien lisse, bien mortel, planté dans la chair, c’est bon, ça stimule leur (...)
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L’Indifférence

par Fauve,


Elle est, à tort, confondue avec le Mépris. Au premier abord, on les dirait presque jumeaux mais il n’en est rien. Le Mépris, lui, se mérite. Elle, n’a aucune exigence. Le Mépris est un pouvoir suprême. L’Indifférence est la liberté suprême. Une bulle autarcique, une félicité. Égalité d’humeur. Absence totale de ressenti. L’Indifférence est vide. Encore, faudrait-il que le vide ne soit pas empli de lui-même. Aussi, l’Indifférence est plus vide que le vide. Ce n’est pas le (...)
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Ginger

par Fauve,


Au téléphone, Carine m’a dit : « Je te prête mon cheval jusqu’à demain, il est gentil, je sais que tu t’en occuperas bien et ce soir, tu pourras aller faire une promenade avec lui sur la plage si tu veux ».
C’est un cheval qui ressemble à celui que j’ai fabriqué dans mes rêves. Un peu espagnol, un peu barbe, et noir. Par la vitre de la voiture de Carine qui entre dans l’allée, je le vois, installé sur la banquette arrière, tranquille, un peu voûté en raison de la bassesse du (...)
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MIGRAINE épisode 4 et fin
« Chant d’amour »

par Fauve,


Tu as beaucoup de chance, le reptile. Tu es dans le silence perpétuel, toi. Tu ne penses à rien, jamais. Pas comme l’autre qui me regarde dans cette glace antique, là, posée en biais contre le mur, avec son gros cadre toujours pas restauré. Trop lourde pour l’accrocher. Et puis y a pas de perceuse dans la boîte à outils. Et puis y a pas de boîte à outils. Et puis de toutes façons, elle ne sait pas s’en servir. Juste planter un clou. A l’occasion. Planter un cri en couleurs. Saper le lisse (...)
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MIGRAINE épisode 3
« Répulsion »

par Fauve,


Le canapé vient de changer de couleur et quelqu’un, couvrant le bruit du marteau-piqueur, a balancé l’album live Köhntark à fond les bananes. J’ai quatre ans et au concert de Magma, c’est dehors, immense, ils sont tous assis par terre dans la fumée. Je passe par-dessus leurs jambes étendues. Je suis obligée de faire des grands écarts car personne ne bouge. Tout est violet partout et une femme se met à hurler : « Oh ! La poupée ! Oh la jolie petite poupée blonde, je la veux ! » Je me (...)
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MIGRAINE épisode 2
"Evolution"

par Fauve,


C’est ce goût qui me reste sur la langue, quelque chose de sale et bouleversant... La trahison a les yeux verts d’un félin fabuleux. Non, Yriel, je ne parle pas de toi.
Pas la peine de te planquer derrière tes chiens blonds. Blonds, oui. J’aurais dû, dès le début, suivre mon premier élan et me méfier. Je me méfie toujours des blonds d’habitude, tu le sais, leur fadeur me désespère, je n’aime que les contrastes, les boucles épaisses, noires ou cuivres à la rigueur, mais le blond, ça (...)
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EPISODE 1 - « APRES LA MORT »
MIGRAINE

par Fauve,


Je n’ai pas les mots pour dire ce que je ressens. Le mal qui me fracasse la tête est écarlate, explosions sous mes paupières, taches de sang informes kaléidoscopées à la vitesse des sons qui m’assaillent de toutes part. Fondre un monde entre mes lignes, trop difficile. Trop de mondes enchevêtrés, trop de lignes sans ratures, tout cela ne ressemble à rien. Un vieux relent de fausseté et voilà tout. Par la fenêtre, perce une sirène. Lame blanche à mes tympans. Mes paumes ne suffisent pas (...)
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Le Mépris

par Fauve,


Parce qu’il a voulu lui éviter une marche sous canicule, et qu’il n’y avait qu’une place passager dans la voiture de l’hôte, l’homme laisse sa femme seule avec ce dernier. Quelques instants seulement.
Le Mépris naît d’une noirceur, en cela il est pur. Le désamour par Moravia pose le mystère de son envers. Un simple malentendu a suffit pour que deux vies basculent. A tort ou à raison, le Mépris puise sa nourriture dans le silence qu’il entretient. Toute résistance, quelle (...)
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