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NUMERO 2
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Texte paru dans la revue Hermaphrodite n°2
LE DERNIER GUERILLERO par Didier Daeninckx
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Au tout début des années soixante-dix je bossais chez un ancien champion de formule 1 devenu obèse qui s’était reconverti dans le commerce en gros de la pièce détachée d’automobile. J’imprimais ses catalogues, en horaires décalés, et le soir quelques copains passaient me prendre pour une virée qui nous lavait les neurones. Ensuite j’échouais au foyer des jeunes travailleurs où j’avais trouvé une piaule. A l’époque, le bâtiment possédait son mur des bonnes mœurs, un obstacle interne et (...)
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AU SOMMAIRE DU NUMERO 2
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D’où vient le nom de la votre revue ?
Hermaphrodite, parce que la vie n’aime pas le vide. Parce que jonction et fusion du mâle et de la femelle. Parce qu’être hybride et marginal. Parce que fils d’Aphrodite, déesse de l’amour et d’Hermès, messager des Dieux. Hermaphrodite ou les soubassements d’une mythologie nouvelle. Monstres des caniveaux, hommes-tronc, manchots illuminés de patience, saltimbanques du vide...
ENTRETIEN avec Jacques VALLET AUTOUR DE LA REVUE LE FOU PARLE
"Le Fou (...)
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EDITO EN COURS D’EVEIL
Carimbacasse et Eversores
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Le gynandromorphisme de l’Hermaphrodite le pousse aux confins de sa réalité, là où l’Etat nous prend tous pour des Jo-la-Bricole. C’est à cet endroit précis que se libèrent les rêves et que se trouvent les failles. L’Hermaphrodite est un assassin, un maraudeur, un vaurien. L’Hermaphrodite, la genèse du Rien. Bientôt, il/elle vous présentera sa progéniture.
"Maudit soit celui qui égare un aveugle en chemin"
(Deutéronome, III, 27, 18).
Hermaphrodite ou les soubassements d’une (...)
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A TEMPS CONTE
Christophe Mileschi
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La vérité, la poésie et le hasard (leçon d’humilité et de justice sociale)
j’ouvre cinq - autant que de main droite les doigts (de l’autre je me gratte) - fois le dictionnaire
aux hasards
je prends le mot "éraflement", dans son parage place le mot "comptabilité", ajoute aux fins de relation les mots "monteur", "semi-nomade" et "caracul".
Et voici le poème prend forme
"semi-nomades éraflements le monteur dresse la comptabilité des pattes de (...)
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BRUINE APHORISTIQUE OU LES ETINCELLES FROIDES
par
William Guyot,
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La pensée sarcle défriche touille gratte... Elle ôte les pansements et autres bandages, décolle soulève arrache les voiles au-dessous desquels le miasme, le pue marécageux, la pestilence filasse, gargouille et croit ; l’ondulante pensée barbote rigoureusement, gaillardement, simplement communément petitement, entre le psaume et la syntaxe à grosse caisse, elle est comme l’argent anesthésié, neutralisé presque, celui du peuple, ballotté entre Alan Greenspan et John Merriwether. Aussi, à (...)
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DOSSIER SUR PANIQUE
Philippe Krebs
par
Philippe Krebs,
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" Ce courant n’a jamais eu d’existence réelle. "
" Tout le monde peut se dire " panique ", se proclamer créateur du mouvement, écrire " la " théorie panique. Chacun peut affirmer qu’il fut le premier à avoir l’idée de panique, à en inventer le nom, à créer une académie panique ou à se nommer président du mouvement. "
" Et moi, je trouve que là est la mission du poète : marcher à contre-courant, pour se tenir près de ces minorités, politiques, sociales, sexuelles, (...)
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LE SUPPLICE
Léo Carimbacasse
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PROLOGUE
Si je pose la question en ces termes, je refuse l’ambiguïté* ?...
ISOPHOBE
I
Il reprend, là où je l’avais laissé, le vaste chantier de nos obsessions
Le sang du Poème souffle des airs atones d’exclusivité se rétracte dans les creux rigoureux de la question
Le feu des ordalies est à reconquérir ? (Premier Chant)
Je ne puis refuser aucun recours Ma tête carrée suit la courbure exponentielle de la rigueur de la force et j’ai soif ! (Deuxième Chant !)
(...)
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BEEFSTEACK AZTEQUE
CHristophe Mileschi
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beefsteack aztèque technique panique je catapulte quatre cultes dans les shakers des déchets-cœurs qu’ils calent qu’ils butent calculent culbutent un boa boit le bois aboie bas le boyau bat rat tain : bar atteint t’amarre t’hisse tique au pli du cou du monde-chien suce un sang fat de trop d’eau coupé recoupé ton eau ton sang ton os ton an tes sorties légères d’antan entends l’antre (...)
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DESASTRE
Matthieu Rémy
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Ça nous faisait bien marrer tout de même, ces costumes. Tous les deux, noirs, corbeaux, avec cette même chemise blême, avec cette même cravate dépareillée pendante comme un bec, comme une larme de nos visages vissés au sol. La seule qu’on avait pu trouver, chacun de notre côté. Dans la cuisine, comme ça, tendus comme des arcs, chacun d’un bord moi frigo toi cuisinière. Les bras pareils symétriques appuyés comme ça contre les surfaces propres pas une tache. Linoléum qui arrête les chaussures (...)
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PLACE CONGO
Philippe Krebs
par
Philippe Krebs,
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"C’est curieux que dans ma vie je n’ai pu réussir à apprendre quoi que ce soit. Tout ce que j’ai appris n’est rien. Je ne me sens lourd d’aucune expérience. Peut-être parce que, comme le disait mon père, j’ai "une case en moins ""
Raymond Queneau
"Une mère rapatrie le corps de son fils d’un pays africain vers la terre française."
Quelques lignes dans un régional pouilleux. Des pleurs encore. Le silence d’un frère qu’on n’achète pas.
CHAPITRE I :
Les Bestiaux kif-kif. (...)
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