Textes



 

Les trois guedros du ghetto

par Saïdem,


Il était une fois, dans le ghetto, trois p’tits mectons qui adoraient se défoncer la cheutron.
Le premier s’appelait Snif-Snif et habitait dans une cabane en paille. "Hey, c’est pour mieux sniffer mon petit..."
Le deuxième s’appelait Glou-glou et vivait dans un tonneau en bois. "Hey, c’est pour mieux cuver mon petit..."
Et le troisième s’appelait Taf-taf et créchait dans un shilom en cuivre. "Hey, c’est pour mieux planer mon petit..."
Ils avaient une relation (...)
Lire la suite
 

 

Texte
Je de survie

par Helena de Angelis,


Prodrome
Faites valoir votre brio, votre capacité d’adaptation aux scénarii, aux manipulations, votre propension à l’autogestion émotionnelle. Souvenez-vous, point de pugilat, votre concours ne tire de bénéfices que dans l’avancement de la compréhension. Ce que vous jaugiez en termes de heurt s’inscrira à l’ombre d’une praxis sans hargne, pourtant le premier monde dans lequel vous vous déplacerez sera certainement velu d’insectes génétiquement modifiés. Pour vaincre votre répulsion, (...)
Lire la suite
 

 

Le labyrinthe

par Farah Kay,


Je ne supporte plus ! Plus ! Plus rien ! Je ne supporte plus les gens, la rue, les restaurants depuis qu’il m’a quitté. « Il » c’était mon grand amour. Et, comme la poisse n’arrive jamais seule, mon patron a suivi le mouvement en me jetant comme une merde après cinq ans de bons et loyaux services. « Filou » mon chien, m’a quitté aussi. Je le promenais au Bois de Boulogne et il s’est enfui sous mes yeux. Je sais que là-bas, il ne sera pas seul mais bon... (...)
Lire la suite

432 signataire(s)
 

 

La véritable histoire de la naissance de Jésus

par Daniel Dispas,


Je vous invite à vous boucher les oreilles et respirer par la bouche, car la déflagration qui va suivre entraînera de conséquents dommages et une multitude durable de séquelles douteuses. Je commence tout bas, pour vous préparer : avez-vous constaté que, s’il y a effectivement des saints des deux sexes, béatement canonisés, il n’y a pas et il n’y a jamais eu de chérubins, ni anges, ni à fortiori archanges femelles ? Et pour cause ! Alors que, parmi les démons, il y a des démones ! (...)
Lire la suite
 

 

Texte
Je suis née femelle

par Jocelyne D’Agostino,


Moi ? Qu’est-ce que j’aurais à dire ? « Quelque chose de moi en sens contraire... » Un petit bout de phrase qui soudain me fait penser à la blague vilaine et grivoise des chinoises déculottées dévalant l’escalier sur la rampe : propos de bistrot, paillardises pour voyageurs de commerce goguenards. Mais justement. Moi aussi un sexe j’en ai un. Fendu normalement. Bien banal. Un mont coussinet, des lèvres quadruples, une minuscule proéminence, un cône profond, un halo de poils frisoutés et (...)
Lire la suite
 

 

Texte
Donnez-moi mon vertige quotidien

par Marcel Moreau,


Mes premières guerres furent menées contre la grisaille. Je la battais à coups de poing, de verge et autres paroxysmes d’enfant. C’était l’époque où je ne comprenais pas que le sperme ne fût point bariolé. Il méritait mieux que ce blanc cassé, couleur des purulences tristes. J’aimais voir perler le sang sur les peaux livides, le rougeoiement des haines farouches, le feu qui brûle dans les concupiscences, le violacé du désir. J’étais fauve par tous les sens. A vrai dire, mon corps ne (...)
Lire la suite
 

 

Nouvelle
83, rue Ménilmontant

par Farah Kay,


Me voilà fin prête pour ce fameux casting ! Sois sexy Farah, sois le personnage et deviens. Je décide d’entrer dans la peau du personnage de Clara. Pantalon blanc moulant, string blanc bijou, top dévoilant le dos et...les petits escarpins qui vont avec. Je me regarde et je si j’étais un mec, je ferais tout pour l’avoir toutes les nuits la Farah... euh ... la Clara. Le réalisateur est une ancienne star du porno qui veut se reconvertir dans le septième art dixit (...)
Lire la suite
 

 

Contre-bonheurs

par Marcel Moreau,


Le bonheur a toujours été salaud avec moi. Le bonheur, c’est l’astre qui se cache quand je rêve d’une sidération. C’est l’esquisse de l’esquisse d’un merveilleux visage qui disparaît soudain derrière un rideau. Le bonheur, c’est l’usurier qui ne me prête aujourd’hui que pour mieux me ruiner demain. C’est ce rançonneur sarcastique qui ne rend ma délectation que contre un abandon de lucidité. C’est la pute qui ne se déshabille qu’à moitié, pour un prix abusif, avec une moue pourrie. (...)
Lire la suite
 

 

Texte
Sexe fort

par Helena de Angelis,


Esclaves de la finesse élancée et soumises au parfum délicat du sexe en rut, les femmes sont mortes au désir de se conformer. Obligées de plaire selon des critères bien spécifiés, elles ne sont rien d’autre que les victimes d’un crime organisé, d’un empoisonnement des plus vils qui, au lieu de se limiter à elles, s’est perpétré sur la couche cornée des hommes qui, à présent, on le voit bien, s’exposent la fesse huilée autour d’une barre en fer sans que quiconque ne s’en offusque. Ils passent (...)
Lire la suite
 

 

Récit
L’Aveu
par Helena de Angelis

par Helena de Angelis,


À vous qui croyiez si bien me connaître, je tiens à m’expliquer.
La véritable origine de mon existence, soit comment je fus sacrée sainte malgré moi, relève de l’hérésie.
Tout commença en Bithynie, vers 247, à Drépane exactement, où je naquis d’un garçon d’écurie et d’une femme pauvre. De cette enfance maigre, j’ai gardé l’odeur de l’inaccessible vendu à la criée, le ventre noué, précaire. Ma beauté, immense injustice naturelle, me guida sans détour sur l’oreiller du tribun Constance (...)
Lire la suite
 

 

Fiction
Contes réalistes, sans moralité
par Guillaume Champ



Nouveaux contes réalistes, sans moralité, d’après Charles Perrault (Ière partie).
La Belle au bois dormant
Il était une fois un Roi et une Reine qui étaient si fâchés de n’avoir pas d’enfant, si fâchés qu’on ne saurait dire. Ils allèrent à toutes les eaux du monde, vœux, pèlerinages, menues dévotions, tout fût mis en œuvre, et rien n’y faisait. Enfin pourtant la Reine devint grosse, et accoucha d’une fille : on fit un beau baptême ; on voulu donner pour Marraines à la petite Princesse (...)
Lire la suite
 

 

Sacré Jean-Paul

par Roland Topor,


-  Boum ! entend-on à la porte d’entrée. Une enveloppe portant un timbre de douleur tombe sur le paradis.
-  Chic, s’écrie Jésus, une lettre de mon ami le Pape. Vite, il décachette et lit : « Mon cher Jésus, je t’invite à la grande fête du ramassage des billets de banque. Arrive aussi rapidement que possible. Je t’embrasse. Ton ami. Le Pape. » Jésus saute de joie. « Quelle chance ! Je pars. » Vite il prépare sa valise. « Hola ! J’allais oublier ma couronne (...)
Lire la suite
 

 

L’Endormeuse

par Guy de Maupassant,


La Seine s’étalait devant ma maison, sans une ride, et vernie par le soleil du matin. C’était une belle, large, lente, longue coulée d’argent empourprée par places ; et de l’autre côté du fleuve, de grands arbres alignés étendaient sur toute la berge une immense muraille de verdure.
La sensation de la vie qui recommence chaque jour, de la vie fraîche, gaie, amoureuse, frémissait dans les feuilles, palpitait dans l’air, miroitait sur l’eau.
On me remit les journaux que le (...)
Lire la suite
 

 

Et Gégé de tirer délicatement sur son prépuce...
Vies privées, chiottes publiques

par Michael Peep,


Une grosse gorgée d’air frais, et on plonge. J’ouvre la porte, et me voilà dans cette salle à l’air quelque peu nauséabonde, au sol un peu crado, avec quelques bouts de PQ rose brunis par la boue des chaussures qui ont été on sait trop où, qui flottent à moitié sur un centimètre ou deux d’eau, de boue, de pisse de mecs qui savent pas viser, et d’autres ingrédients réjouissants....
Et j’oublie le savon qui tombe par terre quand on se secoue les mains. C’est vrai, on s’imagine pas, sur le (...)
Lire la suite
 

 

Remix THIS



Les collines des buttes chaumont sont les seins d’un hermaphrodite allongé en nord-sud, dont la chatte se trouve aux halles, et la bite vers montparnasse. A ces hauteurs, il suffit d’un souffle de vent d’est pour écouter de la gabber à 200BPM, et on lit les news sur les nuages à l’aide de lasers publicitaires installés sur les grands boulevards ; La conscience de cette entité peut être qualifiée de collective, mais elle-même n’apprécierait pas le terme. Anyway.  (...)
Lire la suite
 

 

La mort en une ligne et Petit branle/bas

par Jacques Sternberg, Roland Topor,


LA MORT EN UNE LIGNE par Jacques Sternberg
La police, après enquête, avait découvert un mort dans le cadavre.

Sa femme lui avait à tel point empoisonné l’existence qu’après sa mort, on découvrit de l’arsenic dans ses viscères.

Un camion heurte de plein fouet un corbillard. Seul le mort est indemne.
 (...)
Lire la suite
 

 

2023 : Ce que j’en ai vu

par Le Capitaine Sly de Bruix,


Je me suis vu journaliste. Je ne sais plus par quelle sombre et poisseuse soirée d’hiver à corbeaux, je me suis vu journaliste. Je vous jure que c’est vrai. J’avais passé la fin de l’après midi à comparer les mérites respectifs de mes chaussures marrons et de mes chaussures noires pour sortir acheter une baguette, et c’est juste après avoir renoncé à sortir que j’ai eu ce flash terrible et menaçant. Je me suis vu dans 20 ans, employé par quelque quotidien régional à grand tirage, reclus dans (...)
Lire la suite
 

 

MARINA SANS LA TETE
nouvelle inédite

par Otto Ganz,


Hermaphrodite a désormais une vie propre en ligne et publie sur son site des textes inédits, des entretiens, des chroniques... Pour ouvrir le bal des nouvelles, voici un texte d’Otto Ganz, à la fois bizarre et drôle, pensé à travers une bien étrange créature finalement pas très éloignée de nous, les vilains hommes.
pour Caroline Lamarche, Marcel Moreau, Egée
Aujourd’hui fait le temps beau, moi je pense... Pas comme hier ou jeudi ou le jour faisait un temps à ne pas me (...)
Lire la suite
 

 

LES JOIES SIMPLES DE L’EXISTENCE
LA JOIE DE VIVRE A PARIS

par Vérole,


J’ai toujours habité Paris, j’y suis né... c’est dire si cette ville me colle à la peau. Je suis marqué à jamais par son environnement Cette ville laisse des séquelles, on en porte les stigmates. On est de toutes façons citadin par obligation, parisien par habitude. Dès mon plus jeune âge empoisonné... les poumons élevés par la pollution ambiante, l’incinérateur de Vitry, les pots d’échappements, les poubelles, les petites rues pissotières... autant d’odeurs qui vous familiarisent le nez à (...)
Lire la suite
 



Fauve

 

 

En Résumé Plan du Site Le Collectif La Rédaction Contact Catalogue Lettre d’Information
Textes & illustrations sous COPYRIGHT de leurs auteurs.