MARINA SANS LA TETE
nouvelle inédite


par Otto Ganz,    

 

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MARINA SANS LA TETE
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Hermaphrodite a désormais une vie propre en ligne et publie sur son site des textes inédits, des entretiens, des chroniques... Pour ouvrir le bal des nouvelles, voici un texte d’Otto Ganz, à la fois bizarre et drôle, pensé à travers une bien étrange créature finalement pas très éloignée de nous, les vilains hommes.

pour Caroline Lamarche,
Marcel Moreau,
Egée

Aujourd’hui fait le temps beau, moi je pense... Pas comme hier ou jeudi ou le jour faisait un temps à ne pas me mettre dehors. Chuis resté toute la journée à côté du gros poêle en fonte, mais éteint… mais à côté. J’ai regardé de mes yeux vus le mal du temps passer à travers la fenêtre du salon. Des voitures se décomposaient dans les gouttes de lavasse grise qui imbibait tout après avoir glissé sur la surface polie de la vitre. Mais aujourd’hui fait un beau jour, un jour à me mettre dehors.

Assis sur la chaise rempaillée qu’on a renforcée pour moi, vu que comme le répète la vieille avec sa méchante petite voix de scie sauteuse débraillée, « j’ai un peu forci avec la bouffe de l’institut », je regarde défiler les voitures et les camions dans la rue principale. Lorsqu’un semi remorque passe, c’est toute la rue qui vibre… alors, forcément, ma chaise. Le dernier est passé si vite que ma lèvre inférieure a laissé échapper un long filet de salive. L’est tombé en glaviotant sur le pull que la vieille m’a enfilé ce matin. Selon son avis éclairé « fait pas bien chaud quand même, faudrait pas attraper la mort. Qui va encore payer les médecin ? Hein ? »… vieille truie je pense d’elle… même si j’ai rien contre les cochons. De toute façon, moi, j’ai rien à dire, rien à redire, rien à laisser faire ou à ne pas se faire. Je m’en fous. Le temps, c’est juste une infecte petite bête stérile qu’on passe sa vie à vouloir tuer, comme on peut, avec les trucs qui vous tombent sous la main… entre les mains.

La vieille pourrite m’a essuyé le menton avant d’écraser son kleenex parfumé à la fleur d’oranger sur mon torse : pour aspirer la méduse de salive. Mais ça ne marche pas, pas très bien, ma salive file… elle s’en fout sur les doigts. Alors, découragée, elle laisse le papier chiffonné à l’endroit où elle l’a lâché avec un air de dégoût. Ça fait une tache blanche au centre du rouge de la laine de mon pull… ça fait du sourire de la voir se décomposer avec dégoût devant ce que d’immonde est devenu mon corps… j’ai un peu forci. Je tiens ma graisse comme on tient un oreiller : contre moi. Fait chaud… aujourd’hui est un jour à faire chaud. Une sale chaleur d’éventrailles, une chaleur qui vous gicle au recoins, je le sens à l’odeur âcre que je dégage. Ce sont les médicaments… ils empoisonnent ma sueur. J’habitais pas ici avant. Je veux dire qu’avant, avant de partir la semaine complète à l’institut pour ne rentrer que les week-ends, j’habitais pas avec cette vieille qui ne m’aime pas. Je ne l’aime pas non plus d’ailleurs, mais c’est sûrement le moindre de ses soucis… tant que je croque des médocs, elle pense ne rien risquer… ne courir aucun danger. Comme l’autre petit saligaud… exactement comme l’autre salopiaud de malpropre… peut-être qu’on devrait se méfier de ceux qui, comme moi, tiennent leur graisse contre eux comme on tient un oreiller. Les médicaments me rendent un peu somnolent, mais je rêve mieux maintenant. Beaucoup mieux. Les rêves qui flottent dans ma boite à salive sont plein de chouettes images. Y’a des corps déchirés partout, et moi, je peux de nouveau marcher.

Sur le trottoir d’en face, une couverte caravane de mousse rouillée laisse échapper de la vapeur blanche. Mes narines, elles s’ouvrent et se ferment comme des ventouses pour ne rien perdre de cette odeur qui me fait saliver. J’aime bien les frites : la salive revient. C’est mon plus gros problème, la salivation que, trop facilement, je bave. J’ai appris à faire avec, parce que toujours, j’ai jamais eu le choix. La faute à pas de chance… rien que pour ça, j’aurais bien le droit de lui arracher les ovaires, à la chance. Pour empêcher la fautive de se reproduire. Mais à la place de ça, moi, je suis maîtriser les incompétences de ce corps puant dont ma naissance m’a affublé. A chacun son handicap, le mien n’est que physique. Et salivaire : la bave me coule… Une longue filée limaçonne le long de mon menton. J’ai beau mettre le visage en arrière, rien n’y fait… c’est la vie ça mon pote je dis toujours à moi-même, parce qu’il n’y a qu’en ma boite que je parle clairement : la source ne se tarit pas.

L’odeur de graisse chaude a envahi la rue, j’entends qu’on enclenche une hotte au chuintement qui me frappe les tympans. La lucarne arrière de la caravane s’ouvre et, comme toujours à cette heure, un jeune type affiche ses tarifs. Mon pull est trempé… foutues glandes salivaires, je me dis. La vieille va encore m’engueuler. Je m’en fous, ça s’enfonce sur la masse molle de mon foutisme… et ça ne fait même pas trembler la graisse que je tiens contre moi comme un oreiller. Avant, j’habitais pas ici, mais plus loin dans la rue. Une belle grosse maison… avant d’être remisé dans cette bicoque toute crochue qui pue l’humidité et le renfermé de vieille. Y’a un âge où ça pue la mort les vieilles. La vieille pourrite s’occupe de moi les Week-ends, à cause de l’autre malpropre morpion... s’il s’était méfié.

Cette maison, je la voyais tout les samedis, en sortant de la messe. « Le samedi soir, c’est jour des frites ! » on disait lorsque j’étais enfant. Le jour qui précède celui du saigneur, « c’était frite ! ». Mais les frites, « ça pue ! ça empeste, les frites ! ça schlingue, les frites ! » qu’elle disait la mère, alors, pas question d’en faire à la maison que j’habitais avant. Une fois par semaine, « c’était frites », comme dans toute bonne famille belge, parfois moins, mais certainement pas plus, contrairement aux légendes culinaires que se coltine ce peuple des Gaules, le plus brave ainsi que l’a affirmé l’honorable Jules après une dérouillée de première tchaffe. Les frites étaient réservées au samedi soir, voilà tout… mais hors de la maison. Rapport à la grasse et tenace odeur que dégageait la cuisson de ces foutues frites. Pas question d’en taper dans la graisse bouillante à l’intérieur de la maison, autant même valait-il mieux ne pas y penser. Alors les frites, on les achetait dans une cahute sur roues, une baraque en tôle zinguées, blanche, avec des volets enroulants en plastique vert et orange, éclairée par un néon de même. Marina, fière de son permis d’exploitante, s’était installée devant la gare, à mi-chemin entre la maison et l’église. Parce qu’il faut que je dise : le samedi soir, c’était messe aussi. On allait au père au fils et au sein d’Esprit, moi, je serrais encore plus ma graisse comme un oreiller. Les odeurs d’encens m’ont toujours fait tourner de l’œil. Et on y allait, voir l’autre martyre se faire rependre à son armature de cerf-volant… chaque semaine… On n’avait pas le choix. Et puis, y’avait Marina.

J’admirais comment ladite Marina, après avoir pris une pleine poignée de pommes de terres crues qu’elle avait découpées en bâtonnets tout l’après-midi, les plongeait dans le blanc de bœuf bouillant. Ça pétait, ça frissolait dans un grand TCHHHrrrr lorsque les frites entraient en contact avec le liquide. L’effervescence éclatait… un vaporeux gargouillis de chien qui salive montait de la cuve. Des volutes blanches s’élevaient, instantanément… marmite des sorcières. Marina se démenait devant ses baquets, comme une luisante invitation à la débauche. Moi, je regardais ses dessous de bras, la ligne de ses très gros seins au travers de son tablier blanc, le mouvement flasque de ses cuisses lorsqu’elle y secouait les mains après avoir salé les frites en les envoyant en l’air à trois ou quatre reprises, en vraie pro de l’équilibrisme. Les auréoles de graisse se déposent partout, sur les parois, les ustensiles, le front et la gorge de Marina, ointe et odorante. Ce spectacle me fascinait.

Lorsqu’elle vous tendait le cornet de frites, Marina était obligée de se pencher en avant . Sa poitrine, habituellement emballée dans un soutien gorge matelassé couleur chair, s’épanchait sur le comptoir de la roulotte et je crois que nos yeux, à mon frère et moi, sortaient de nos orbites. Sur le sein droit, juste à la jonction avec le torse, Marina portait un faux grain de beauté. Depuis, j’ai appris que ça s’appelait une mouche, et c’est lui qu’on espérait apercevoir, chaque samedi. On se serait damné pour ce spectacle qui justifiait à lui seul l’heure de simagrée catholiques auxquelles on s’était prêtés. Marina provenait d’une longue famille de fritier. Elle-même avait commencé dans la frite quelques vingt six ans auparavant, dès que ses quatorze ans étaient là. Mais ce fut un choix délibéré, Marina n’était pas faite pour les études… Elle avait rien contre, mais c’était pas pour elle. Y’a des gens comme ça, que les études, c’est pas pour eux. J’en ai pas faites non plus, mon frère bien. N’est pas affublé d’un corps informe qui veux. D’ailleurs, qui voudrait ? Si quelqu’un peut me citer un seul homme qui désirerait être à ma place, qu’il se lève.

Son coup de poignet était unique quant il s’agissait de secouer les frites entre chacune des deux cuissons. Elle possédait encore une sœur qui tenait la roulotte dans un autre village, et deux frères qui, quant à eux, passaient de foires en foires. C’était carrément une confédération fritière cette famille… et ça nous impressionnait, mon frère et moi. Je me souviens même d’une torniolle distribuée par la mère alors que d’une seule voix, nous avions déclaré vouloir devenir vendeur de frite et épouser Marina. La mère avait la main leste.. ça a remis plus d’une idée en place… Mais ce spectacle faisait partie du goût de fête de ces frites du samedi soir. Mon frère et moi, on le mangeait en traînant le pas pour rentrer chez nous… On marchait lentement pour éviter la grande frustration, éviter de marcher dedans, la plus collante frustration qui soit : terminer la paquet chez soi, avec des couverts, et non « à la sauvage » comme disait la mère.

« Tiens-toi droit » crache la vieille, « tu vas encore tomber de ta chaise ». J’essaye de redresser un peu toute cette graisse qui fuit par les ouverture de mes vêtements, mais les éléments et les lois physiques sont définitivement contre moi… J’en ai l’habitude, mais plutôt que le dépit, je préfère m’en foutre. Que peut faire un esprit sain dans un corps étranger ? Sinon prendre le plis de s’en foutre comme même le recloué perpétuel pourrait pas ten,dre l’autre joue ?

A l’époque, je pouvais encore marcher, depuis, je sais toujours comment on fait, mais la difficulté est telle que j’évite ce genre d’activité, sauf par petites étapes, et pas plus de deux ou trois fois par jours. Je passe la journée sur la chaise rempaillée, qu’elle soit posée à côté du poêle de fonte éteint ou sur le trottoir devant cette bicoque, et j’observe. J’observe les voitures et les camions qui traversent la place, j’épie les mouvements autour de la friterie. Ce sont toujours les mêmes têtes qu’on voit, ça, c’était déjà pareil avant. Les choses ne changent que pour aller vers le moins bon, et les médocs n’y changeront rien. Tout au plus pourront-ils donner l’impression d’une certaine légèreté à ce corps informe que je suis de moins en moins capable de déplacer. Un jour, je le sais, le sol s’enfoncera sous moi. Je pèserait de plus en plus lourd sur l’écorce terrestre, jusqu’à m’y enfoncer lentement. C’est ainsi que je disparaîtrai, parce qu’incapable de mouvoir la poche adipeuse qui enrobe mon squelette, tant moi que les autres Ternes de mon entourage abando,nneront. Je resterai là, sur cette chaise, puis elle cédera. On n’entendra qu’un petit bruit étouffé… Ma graisse étouffera la sonorité de ma douleur. Des échardes s’enfonceront dans ma peau et pourtant, protégé ou insensibilisé, à moins que ça revienne au même, Je ne sentirai rien. Je m’enfoncerai lentement dans la pellicule fragile qui recouvre le monde, jusqu’à ,ne plus faire qu’un avec l’oubli dont elle est frappée par les Ternes.

Marina s’était installée à l’angle du panneau de signalisation rouge et blanc qui interdit de garer tout véhicule à cet endroit, sauf en affichant, à travers le pare-brise, un petit carré de plastique noir protégeant un cercle de carton où sont indiquées les concordances d’horaire d’arrivée et de temps imparti. Marina avait fait pousser sa caravane sous le panneau, se garantissant un accès légalement facilité par la juridiction des routes communales. Régulièrement, elle n’hésitait pas « à sonner les flics » comme elle disait, pour que la fourrière constate et emporte le véhicule d’un imprudent, peu habitué au mœurs de la bonne femme, qui avait largement dépassé son laps de temps légal.

Elle était comme ça Marina, grasse et méchante, ça lui faisait une légende, et par la même occasion de la publicité. « Une réputation que ça me fait » comme elle disait, avec un accent flamand de première qualité. J’aurais, si j’en avais eu le temps, admiré des heures durant comment elle pressait ses grosses mains aux veines noires sur les becs-verseurs des pots de sauce. Y’avait tout chez Marina, même la légendaire sauce Samouraï, un condiment blanchâtre, assez crémeux et sans goût, mais qui enflammait la bouche. J’avais essayé pour faire le malin, un jour que mon frère et moi en étions à l’extériorisation de signes de virilité précoce. On a tous ses expériences foireuses…

Puis des choses ont changé, le petit salipiaud que j’ai écrasé entre mes grosses pattes musclées l’avait cherché, et bien trouvé. L’avait qu’à pas oublier d’être méfiant, l’avait qu’à pas rester à ma portée lorsqu’il se foutait de ma gueule devant d’autres salopards. Depuis trois ans que j’étais à l’Institut. Depûis trois ans qu’il continuait son manège. Je connaissais par cœur sa manière d’approcher. Confiant qu’il était en lui-même et en mon immobilité. Mais à l’époque, elle n’était que feinte. J’aurais pu encore marcher si je l’ avais voulu, mais la mort de Marina m’avait ôté toute envie de quoique ce soit faire. Le salopiaud avait pris le sale tour d’arriver derrière moi, lorsque mon frère n’était pas là pour me défendre. Puis, il gueulait : « Ho Ho, je crois que le gros a encore fait sous lui ». Puis, après m’avoir mis de la terre sur la boite, il bondissait avec son sale petit corps tout leste. Trois ans j’ai attendu qu’il passe à ma portée. Lui s’est enhardi. La terre à été remplacée par les lombrics frais, les fientes, de la farine, du ciment un jour, et un œuf pourri : le jour d’un carnaval. C’est le jour que Marina est morte. Et puis, on ne sait pas très bien… moi, j’arrive pas a comprendre. Du louche-là dessous, moi je pense qu’il y en a.

On l’a retrouvée morte, sur le sol de la roulotte, la même que je regarde maintenant, juste qu’elle était plus neuve, moins défraîchie. Deux versions circulent. La première raconte qu’elle serait tombée la tête la première dans son baquet de graisse. Sa tête, frie, se serait détachée de son corps et on n’aurait retrouvé qu’une petite boulette noire au milieu des frites crâmées. La seconde version est plus ou moins identique. Sauf que Marina aurait valsé dans l’éplucheuse à patate. Lorsqu’on l’a retrouvée, c’est usée qu’elle aurait été, sa tête… Et l’autre petit Salopiaud qui courait d’un coin à l’autre pour raconter l’anecdote, en jonglant avec les versions. Moi, j’ai senti de grosses larmes couler depuis mes yeux. La morve me coulait du nez et se mélangeait avec la salive, sur ma lèvre inférieure. Mais pas un son ne sortait de moi. Pas un. J’ai même pas reniflé, j’étais trop fasciné par les gyrophares de l’ambulance. C’est la première fois que j’en voyais une. Toutes ces lumières, et ces gens affairés… Ce mouvement, cet empressement… toute cette rapidité, pour moi qui commençait à avoir des difficultés à me mouvoir, même si j’y arrivais encore, tous ces feux…

C’est à ce moment que le petit Salopiaud à Gueulé « Regardez, le gros chie de la tête » en m’écrasant un œuf pourri sur la cafetière. Son coup m’avait fait mal… mes mains se sont refermées sur un truc et j’ai entendu crier. Alors j’ai serré, sans voir quoi. Sa boite à lui à éclaté comme un œuf pourri. Les cris n’ont pas cessés. Puis un choc sourd m’a fait sombrer dans quelque chose de paisible. Depuis, je vais bien. On m’a placé… les médicaments me calment, et c’est bien, mais la vieille devrait se méfier. Ces médocs provoquent ma graisse. Grâce à eux, je gonfle doucement. Mon cerveau se perd chaque jour un peu plus dans la graisse qui m’enrobe, mais j’ai peut-être gardé des réflexes dont elle comme moi ne soupçonnons pas la force...

Aujourd’hui fait un beau jour, un jour à me mettre dehors. Assis sur la chaise rempaillée qu’on a renforcée pour moi, vu que comme le répète la vieille avec sa méchante petite voix de scie sauteuse, « j’ai un peu forci ». Je m’en fous. Ça coule sur mon foutisme comme sur les plumes d’un miteux canard. Vivement samedi que ce soit frites…

(avril 2002)

 



Otto Ganz

Otto Ganz, auteur de quatre romans : Aline(Ed. Les Eperonniers), Sarcophage (Ed. Edifie-LLN, Maelström), aTCHoum (Ed. Les Eperonniers), la Vie pratique(Editions Blanche) avait déjà honoré la revue de sa présence lors du numéro double 5 Hermès, 6 Aphrodite, consacré aux auteurs belges.

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